La fin d'année est souvent synonyme de bilan... Une période assez délicate où l'on regarde en arrière, on fait le point sur l'année écoulée en passant en revue les bons et les moins bons moments ...
J'observe que chaque année à une grande leçon à m'apprendre. Cette année j'ai expérimenté quelque chose de plutôt confrontant pour moi : j'ai coupé des ponts, des liens, qui me reliaient à certaines personnes et situations.
La vie est une succession de bonjours et d'au-revoirs mais il m'a toujours été difficile de laisser partir, laisser sortir de ma vie des personnes. Je mets souvent beaucoup d'énergie pour entretenir les liens, les relations en prenant des nouvelles régulièrement, en proposant des rencontres etc... Je ne sais pas vraiment d'où ce besoin de nourrir les liens trouve son origine mais cette année j'ai dû travailler sur la question des au-revoirs. J'ai couper des ponts ...
Des personnes sont sorties de ma vie. Ce n'est pas la première fois mais cette année cela s'est fait de façon plutôt brutale dans une forme d'incompréhension et même de tensions. Habituellement les personnes qui sortent de ma vie ou inversement quand je sors de la vie de quelqu'un, cela se fait tranquillement avec une prise de distance progressive, un éloignement en douceur sans douleur. Mais cette année cela fut différent ... cela a été douloureux ... ces personnes ont été très importantes à ma vie, certaines pendant plusieurs années et d'autres moins longtemps mais auxquelles j'avais fait une place "spéciale".
Après un moment de réflexion et d'introspection, j'ai pu constater que dans chacune des situations auxquelles je fais références ici, il s'est opéré le même mécanisme malgré qu'ils s'agissent de personnes et de contextes différents. Voici les deux points spécifiques que j'ai pu identifier dans les relations que je peux entretenir :
Le premier est l'effet miroir.
Ce principe correspond au fait que nous sommes tous le miroir de l'autre dans une relation. De ce fait, nous devons prendre conscience que ce qui ne nous convient pas chez l'autre est le reflet de quelque chose avec lequel nous ne sommes pas à l'aise chez nous et qui peut nous être difficile de voir et d'accepter.
Par exemple, une personne nous parle mal ou nous dit de façon incessante ce que l'on doit ou ne doit pas faire (je fais référence à une personne que je connais bien ;-)) Cela m'irrite au plus haut point alors que ça devrait pouvoir couler sur moi ou me passer au dessus de la tête. L'effet miroir que me renvoie cette personne est lié à ma difficulté à me positionner ou encore à exprimer mes choix sans en attendre une validation extérieure faisant référence à une part de moi qui manque d'assurance. Ma réaction ne se fait pas attendre et elle peut être assez virulente témoignant de mon besoin de me défendre ou de marquer ma place, mon indépendance. Cette réaction face à l'attitude de l'autre est de ma responsabilité. Si je travail et règle ma difficulté à me positionner alors ma réaction sera parfaitement différente et sûrement plus apaisée. La personne pourra pensée ce qu'elle veut, mon assurance ne me fera pas me sentir remise en question et donc pas besoin de me défendre. Depuis quelques années, ayant pris conscience de cela, je fais ce travail d'observation intérieure sur ce que me renvoie l'autre de moi-même afin d'accueillir et guérir mes parts blessées. Et je vous assure que ce n'est pas tous les jours facile...
L'effet miroir dans une relation permet donc d'en apprendre un peu plus sur soi mais il renvoie également au fait que nous ne sommes pas responsable de comment la personne en face de nous reçoit, interprète ou réagit à ce que l'on dit, fait ou est. Cela lui appartient car cela parle de sa propre intériorité. Il s'agit de sa responsabilité à voir ou ne pas voir ce que cela vient toucher chez elle. C'est l'autre côté du miroir.
Dans les relations avec lesquelles j'ai coupé les ponts cette année, je ne pourrais faire de généralité, ni savoir avec certitude et précision ce qui s'est passé pour la/les personne.s en face mais mon sentiment (très personnel et qui n'est que ma vérité donc à prendre avec un certain recul) est qu'à un moment il m'est arrivé de porter seule la responsabilité de la "disharmonie" du lien. Or pour qu'un lien puisse être tissé, entretenu ou encore nourrit, il lui faut deux protagonistes à chaque extrémité en mesure de voir cette effet miroir pour que chacun puisse prendre sa part.
Il m'a fallu du temps et plusieurs expériences pour comprendre que je n'avais pas à porter seule cette responsabilité. Que si la personne en face était sur la défensive ou dans la fuite cela n'était pas contre moi mais contre une partie d'elle-même blessée. Et que bien que je sois prête à accueillir et à apaiser cette part de l'autre, cela m'était impossible si la personne concernée ne souhaitait pas le faire pour elle-même. Il m'était impossible de porter ce qui ne m'appartenait pas. J'ai alors compris, à contre coeur, que je ne pouvais réparer ou de nourrir seule ces liens et naturellement ils ont cessé d'exister.
J'ai d'abord ressenti beaucoup de tristesse et de colère, puis j'ai compris que ce n'est pas facile de prendre conscience de ce jeu d'effet miroir, que nous n'avons pas appris à observer nos réactions et à écouter nos blessures. Qu'il s'agit d'un travail d'introspection long et fastidieux qui demande énormément de bienveillance envers l'autre mais surtout envers soi-même. C'est tout à fait ok que chacun aille dans sa direction et à son rythme et fasse le chemin qui lui est destiné.
Le second apprentissage dans ces relations a été sur la question des besoins et donc des limites.
Cette année, j'ai réalisé que je n'osais pas exprimer de façon claire mes besoins et donc mes limites. En effet, j'ai toujours eu du mal à les identifier et à les rendre légitimes. (merci blessures d'abandon et de rejet ;-) ). Dire non ou stop s'est souvent fait dans la difficulté voir la douleur pour moi et peut être pour les autres également, car je m'y autorisais qu'après avoir dépassé depuis bien longtemps mes limites.
Je crois même que j'ai cette fâcheuse habitude de vivre au delà de mes limites, toujours plus loin, plus fort, plus vite, ... Évoluer en dehors de mes frontières m'a directement déconnectée de mes besoins fondamentaux. Mais pourquoi ne pas simplement respecter mes limites? et ben déjà parce que l'on ne me l'a pas enseigné et ensuite pour faire plaisir à l'autre, pour le guider, l'aider, réponde à ses attentes, etc... tout ceci engendré par des croyances limitantes du genre "tu n'es pas assez si ou ça..." ou encore "tu peux mieux faire..." répondant à toujours ces mêmes fichues blessures... (arfff quel travail que d'en faire des alliées...)
Donc cette énergie tournée vers l'autre j'en ai fait, pendant des années, notamment dans mon ancienne vie professionnelle, une sorte de norme qui s'est tellement ancrée que je me suis littéralement oubliée.
Alors voilà comment cela se traduit dans mes relations interpersonnelles (que ce soit dans mes anciens métiers ou dans des situations plus personnelles ) : je donne, je donne et je donne, tu temps, de l'écoute, de l'énergie, parfois des conseils et je ne m'écoute pas, j'évolue au delà de mes limites, toujours plus loin d'elles... ce qui m'a conduit parfois à faire des choses qui ne me correspondaient pas ou qui n'étaient pas bonnes pour moi. Par moment, j'ai agis maladroitement et au lieu de répondre au besoin de l'autre j'ai juste été à côté de la blaque. Complètement décentrée ! résultat contre productif assurément...
Et arrivé le moment où cela a été trop, de ce trop qui fait que l'on tombe malade, que l'on ne se reconnaît plus, que l'on s'est perdu de vue ou encore que la lumière intérieure se tarie. C'est ce qui s'est passé cette année... j'ai alors fait le choix de retourner dans mes frontières, d'opérer un repli et me remettre en priorité. Cela n'a semble t-il pas été compris de certains. Et je pense que c'est assez normal car certaines de ces personnes m'avaient toujours connues en dehors de mes limites.
C'est alors que s'est opéré en simultané le jeu de l'effet miroir ce qui a provoqué, des "incompréhensions" entre mon besoin de me recentrer et de me ressourcer et ce que cela est venu toucher chez la personne en face...
Ma responsabilité a été de vivre en dehors de mes frontières, de ne pas respecter mes limites et mes besoins... La grande leçon de mon année est que personne ne les fera respecter à ma place car j'en suis la seule gardienne ! et s'il est difficile pour la personne en face (effet miroir) que je le fasse pour et par moi-même alors il est s'en nul doute plus juste de couper les ponts.
En conclusion ...
J'ai vécu une année riche en enseignements car j'ai eu la chance d'expérimenter deux notions très importantes et d'une grande valeur qui me permettent aujourd'hui de mieux me situer, de prendre mes responsabilités, de laisser aux autres les leurs et de poser mes limites pour faire respecter mes besoins. Je suis très heureuse de ces apprentissages ! Les vivres a été pour moi un moyen de les ancrer au plus profond de mon être.
Au travers de ces enseignements, j'ai également appris à ne pas lutter, ne plus m'accrocher à ce qui ne me correspond pas ou plus. Les personnes et les situations évoluent, et cela est bien normal car il s'agit du flux naturel de la vie.
A chaque fois que j'ai lutter cette année, mon corps s'est rappelé à moi ! alors quand il est trop difficile d'intégrer mentalement certaines choses, être à l'écoute de son corps est précieux. Car quand nous ne sommes pas là où nous le devrions, il saura nous le faire savoir. A nous en tant qu'être libre, de prendre notre envol et d'aller là où cela est bon pour nous en toute confiance.
Oui cette année j'ai coupé des ponts mais j'ai aussi tisser beaucoup de nouveaux liens très riches avec des personnes qui ont la même musique que moi. (Je vous parlerai de notre musicalité dans un prochain article :-) ).
Je sais également que rien est immuable et que les pierres pourront peut être dans le futur reconstruire ces ponts, à condition qu'elles n'aient pas servi à construire des murs... Alors sans nourrir d'attente, je me situe dans l'élan du coeur et je fais confiance en ce qui sera.
Merci 2022 pour ces apprentissages, je démarre 2023 plus riche à bien des égards...
Marie-Julie MARCHE, Mjhypnose, reiki, hypnose, Besançon