Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui j'écris cet article depuis une chambre d'hôpital ... peut être pour trouver un exutoire à l'angoisse qui me prend le ventre (plutôt un peu plus haut au niveau de l'estomac) et ne pas la laisser m'envahir... Je prends un moment pour déposer sur le papier (virtuel ...) mes émotions, mes sensations, mes pensées... comme pour mieux les apprivoiser, les accueillir et les transformer !
A l'instant présent, je me sens impuissante ! Je ne peux rien faire ! absolument rien à part attendre avec moi même, face à mes peurs, à mes souvenirs, à mes traumas...
La vie me demande là maintenant de regarder tout ça en face... mince (pour tout vous dire j'ai un autre mot un peu plus familier en tête ...) des fois le déni est plus facile à gérer.. Ok, le monde des bisounours n'existe pas mais flûte (idem...) ça serait cool quand même par moment...
Alors voilà, même si je fais confiance à l'équipe médicale pour prendre soin d'un des deux de mes minis humains préférés au monde, je me sens impuissante et cela fait monter en moi une vague d'angoisse qui réveil mes plus grandes peurs. J'ai, à cet instant, le sentiment que le temps s'arrête et que je ne sers plus à rien. Mon monde devient fragile comme suspendu à un fil.
Que faire? ben rien, il n'y a rien à faire... alors est-il possible de calmer cette angoisse?
Je suis souvent la première à dire "pourquoi s'inquiéter et se poser des questions sur quelques choses pour lequel on ne peut agir?" souvent je propose de se concentrer ou de mettre de l'énergie là où il est possible d'agir afin de modifier son état interne anxieux. En écrivant ces lignes c'est sans doute ce que je suis en train de mettre en pratique... j'écris afin d'agir sur mon angoisse. Ainsi, j'ai le sentiment de faire quelque chose de bénéfique, de positif et surtout de reprendre un peu le contrôle sur la situation. A un endroit, je rempli un vide.
Je ne sais pas pour vous, mais chez moi l'angoisse est représenté par un vide, comme un trou avec la sensation d'être aspirée. Au moment où cet espace se crée, j'ai accès aux parties de moi les plus sombres... celles des souvenirs douloureux voir des traumas. Même si la plupart ont été transformés, ils n'en restent pas moins présents par moment. Aujourd'hui par cette expérience, je revisite des souvenirs traumatiques liés à la santé qui se sont passés il y a plusieurs années et qui étaient stockés dans un petit coin de mon être. Ils remontent à la surface aujourd'hui et viennent nourrir mon angoisse. Comme pour me dire : "tu vois j'ai bien raison de m'inquiéter car il s'est déjà passé ci et puis ça ..." bla bla bla ... arfff si je pouvais faire taire petite voix ....
Alors je me souviens pile au moment où je l'entend et vous l'écrit que j'ai les outils pour la faire taire et lui dire qu'aujourd'hui est un autre jour et que temps qu'il n'y aura pas une information dite "négative", je ne me laisserais pas envahir par le stress. Du coup, me voilà dans ma chambre d'hôpital en train de faire une pause dans l'écriture de cet article et prendre un moment pour me recentrer... faire le calme et apaiser le flot de mes pensées.
Cette pause (environ 10 minutes) m'a ressourcé et a permis à une part de moi d'accepter la situation telle qu'elle est, cependant l'autre part de moi qui se sent maintenant seule fait face à une vague de tristesse. Une tristesse calme. Je suis triste de vivre encore une situation telle que celle d'aujourd'hui. Mais la vie est ainsi faite ... comme écrit plus haut le monde des bisounours n'existe pas...
Le sentiment de tristesse est quelque chose de plus confortable pour moi que l'angoisse. Je suis plus à l'aise avec cette émotion peut être parce que je suis d'un caractère plutôt joyeux et positif et que de ce fait une blague, une pirouette et hop cet état interne se transforme. Mais là, rien... pas même une envie de faire diversion n'apparaît.... alors j'accueille cette tristesse. Cela me semble plus doux.
Après plus de 2 heures d'attente, mon mini humain adoré me rejoins complètement dans le gaz mais bien présent. Mon coeur peut de nouveau battre. Une nouvelle vague traverse mon corps cette fois-ci plus chaude, plus agréable. Il s'agit d'une vague de soulagement. Je me mets à apprécier le silence qui quelques minutes plus tôt m'oppressait.
Je viens de faire l'ascenseur émotionnel, appelé aussi le yoyo émotionnel... quelle fluctuation en si peu de temps. Je suis toujours ébahie par ma capacité à switcher d'un état à un autre. A l'instant, je me sens fatiguée d'avoir mobilisée autant de ressources en si peu de temps mais je me sens surtout vivante !!! Et pour rien au monde je voudrais que ce sentiment ne me quitte.
Alors je remercie la vie, d'avoir encore une fois mis cette expérience sur ma route afin que je puisse aujourd'hui dépasser mes peurs et mes doutes. J'en ressors à chaque fois différente, riche d'un nouvel enseignement. Je ne détient pas encore précisément cet enseignement. Les événements sont trop frais. Il arrivera sûrement dans les jours à venir, une fois le calme parfaitement revenu, même si je sens très fort qu'une boucle vient d'être bouclée...
En attendant, JE VIS !
Marie-Julie Marche, Besançon, Hypnose, Reiki